J'écris depuis l'adolescence. De la poésie surtout au départ, et des pensées. Mais, en 2017, avant de me lancer dans l'écriture de romans, et dans une véritable carrière d'auteure, j'ai décidé d'améliorer mes connaissances en création littéraire en suivant des cours à l'Université Laval de Québec. Il faut dire que je me sentais un peu poussée par certains événements pénibles de la vie. J'avais besoin d'extérioriser avant d'exploser... J'ai rencontré alors une personne formidable, compétente et attentionnée, madame Francine Tremblay, qui possède un doctorat en création littéraire. Une femme remarquable qui a été pour moi une figure significative dans l'apprentissage de cette magnifique aventure qu'est l'écriture, mais aussi une femme perspicace qui a ressenti ma fragilité et a su m'apporter le réconfort dont j'avais besoin. Les bases sur lesquelles j'écris aujourd'hui sont constituées de tout le bagage que j'ai accumulé avec les années, de toutes les souffrances vécues, mais de toutes les joies aussi. Et sans les six cours que j'ai suivis avec Francine, la qualité de mon travail ne serait pas la même, et en ce sens, je tiens à lui témoigner toute ma gratitude.
Au printemps 2017, Francine animait un atelier d'écriture sur les cinq sens. Déjà, mon premier cours, sur les figures de style, m'avait captivé du début à la fin. Mais cet atelier a littéralement été en élément déclencheur pour moi. En effet, l'être humain appréhende le monde uniquement par ses sens. Or, je venais de réaliser que pour créer le lien avec le lecteur, il fallait obligatoirement qu'il ou elle ressente le plus possible la même chose que les personnages dans un livre. Ce que le personnage voit, il faut que le lecteur puisse s'en faire une idée la plus juste possible. La description des scènes est donc primordiale, le sens de la vue étant prédominant. Toutefois, il ne faut pas négliger les autres sens pour autant.
Ce qui était fascinant dans cet atelier, c'est que pour chaque sens, nous avions deux exercices à faire. Le premier: intégrer le sens dans un texte, ce qui implique que tu dois déjà penser à une petite histoire et intégrer le sens en question. Le second était plus expérientiel: explorer le sens en tant que source d'inspiration. C'est-à-dire que devant une page blanche, nous devions nous servir soit de la vue (images à regarder), de l'ouïe (sons, musique à écouter), du toucher (rien d'obscène non, objets rugueux, doux, gros, minuscules, etc.) et même le goût et l'odorat. Eh non! On n’écrit pas la même chose lorsqu'on goûte un morceau de chocolat ou un bout de piment jalapeno et de même, si on sent une fleur ou un tas de m...
J'accorde donc une importance capitale aux sens dans l'écriture, comme dans la vie d'ailleurs. J'écris constamment dans une ambiance musicale, surtout instrumentale. Du piano principalement. Et j'essaie toujours d'intégrer les sens, autant dans les scènes d'un roman que dans une nouvelle, même s'il n'est pas possible de développer autant dans celle-ci pour créer une ambiance, puisqu'elles sont par définition plus courtes. Dans les textes courts, le défi est justement d'intégrer, ici et là, un mot, une phrase, une expression qui suffisent à créer une image précise dans la tête du lecteur; ou à lui faire pratiquement sentir un arôme agréable et réconfortant (l'odeur du café, du pain grillé...); ou encore, lui rappeler un air connu. Les chances de garnir l'imaginaire du lecteur sont innombrables. Il suffit d'y penser, sans toutefois alourdir le texte. Il existe un vocabulaire très riche pour chacun des sens. La beauté réside dans la capacité à trouver le bon dosage pour permettre de faire vivre une expérience la plus complète possible, rien qu'avec des mots.
Merci beaucoup, et mon prochain blogue traitera de mes leitmotivs: divertir, renseigner et émouvoir!
À bientôt!
Kommentit