18 mai 2021
À l’été 2020, la pandémie de COVID-19 avait déjà fait des milliers de victimes à travers le monde. Le Québec n’y échappait pas, bien au contraire. La première vague avait frappé très fort. Déjà plus de 5000 morts au 30 juin 2020 et plus de 11 000 décès en date d’aujourd’hui. Disons que pour une population de 8 557 000, c’est quand même un taux de mortalité considérable. Mon idée pour Le génome n’était pas d’essayer de faire la leçon à quiconque, mais j’avais envie de parler de cette crise historique, non pas sous la forme d’articles scientifiques ou de critiques, plus ou moins documentés, les médias traditionnels et les réseaux sociaux se chargeaient déjà très bien de le faire. Par contre, j’avais le désir de me projeter au-delà de la pandémie. Que pourra-t-il survenir après ? Qu’est-ce qui pourrait peut-être nous éclairer sur ce qui s’est passé ? Nous apprenons souvent de nos erreurs, on le sait. Ainsi, à travers ce roman de fiction, je voulais donner un peu ma vision des choses, d’une certaine manière, concernant le début de la pandémie et en même temps inventer un monde de l’après-COVID. Un monde imaginaire bien sûr, mais à partir de beaucoup de données factuelles.
Parallèlement à tous les éléments purement scientifiques, il y avait aussi tout ce mouvement « complotiste », je dirais ces mouvements complotistes et surtout cette myriade de sceptiques. Le scepticisme n’était pas quelque chose de nouveau pourtant, mais disons que la pandémie a pu nourrir bien des doutes. En effet, les consignes, recommandations, interdictions, obligations légales changeaient tellement d’une semaine à l’autre, parfois d’une journée à l’autre, qu’il était difficile de s’y retrouver. Et ce même pour les gens qui font normalement confiance aux personnes censées être entourées des meilleurs experts pour les protéger. Les thèses entourant les manipulations du virus m’ont particulièrement inspirée pour ce roman. Serait-il possible pour l’humain de manipuler le virus du SARS-CoV-2 ; que ce soit aujourd’hui ou dans l’avenir ? En effet, « Le génome » du virus est au centre de mon intrigue, car ces questions étaient, et sont toujours, dans l’air du temps.
Au cœur de l’histoire, il y a aussi celle de l’héroïne, Julia Demers, une chercheuse québécoise, microbiologiste-infectiologue et virologue. Une femme, à la fois sûre d’elle-même dans le domaine scientifique, mais remplie de doutes sur le plan personnel. Elle hésite à accepter sa mission loin de sa famille et se retrouve, bien malgré elle, au centre d’un tourbillon de disparitions mystérieuses et de combats sanglants. De plus, elle devra relever le défi de sa vie. Sa mission est immense : se sauver elle-même, sauver sa famille et probablement des millions de personnes, en plus de surmonter une de ses plus grandes peurs. Comment une seule personne peut-elle acquérir une si grande importance pour le reste du monde ? On ne sait jamais à quel point on agit dans la vie des gens. Nous sommes peut-être tous, le héros ou l’héroïne, d’au moins une, voire de plusieurs personnes. En ce sens, les héros de romans ou de films ne sont pas si loin de nous en fait. Nous sommes à leur image, ou l’inverse, si vous préférez. Donc pour que ça fonctionne, le processus d’identification doit se faire entre les personnages et le lecteur. Chaque personnage correspond, en quelque sorte, à une part cachée du héros ou de l’héroïne et cela résonne de la même manière pour le lecteur, même pour les personnages qu’il apprendra à détester. Un peu comme dans nos rêves, on dit souvent que chaque personne que l’on voit en rêve n’est en fait qu’une version de nous-mêmes. Je me suis amusée beaucoup avec les archétypes dans ce roman: les alliés, les antagonistes, les transfuges, les mentors, l’ombre, cette partie noire que l’on voit chez les autres, mais qui réside un peu aussi en soi-même, etc.
Pour moi, tous ces objectifs devaient prendre forme à l’intérieur d’un livre divertissant. Un livre qui fait voyager jusqu’en Malaisie en passant par le Québec et New York. J’aurais pu situer mon laboratoire n’importe où dans le monde, ou presque, mais j’ai choisi un pays que je ne connaissais pas, pour en faire la découverte par mes recherches. Maintenant, je connais assez bien les cartes de Kuala Lumpur et de Malaisie, les principaux bâtiments, des éléments de la culture malaisienne, la nourriture et les boissons locales qui ont l’air délicieuses. J’ai envie de visiter ce pays un jour. J’espère que les lecteurs auront également ressenti un avant-goût de la Malaisie. Concernant le Québec, là encore je me suis servie d’un lieu et d’un pan de l’histoire du Québec que je méconnaissais. Je ne vous en dis pas plus, car je vous laisse la surprise. Et vous découvrirez aussi pourquoi j’ai choisi quelques sites précis de New York comme autres lieux de prédilection.
Dernier volet, tout aussi important pour moi, procurer des émotions. La lecture est une occasion pour le lecteur de vivre une foule d’émotions notamment la peur, la joie, la tristesse, la colère, la surprise et le dégoût, ainsi que toutes leurs variantes. Et ceci se passe le plus souvent à travers les émotions vécues par les personnages. J’espère donc que Julia, Luc, Marjorie, Frank, Jean-Marc, Grégory, Azizul, Hilda, Oleg, Eidah, Margaret, Axel, Soan, Amir, Jamilah, Kiram, Josuah, Georges, Betty, Melany, Mikael, Henri, Jérémy et Paul sauront vous procurer toute une gamme d’émotions auxquelles j’aspirais. Oui, il y a beaucoup de personnages pour un premier roman, mais j’aime les histoires touffues. On offre aux autres ce que l’on aimerait recevoir soi-même. Et je porte une grande attention à toujours m’assurer que le lecteur sait qui est en train de parler, car je déteste retourner en arrière lorsque je lis pour savoir qui dit ceci ou cela. J’espère ne pas avoir fait cette erreur. Non, je n’ai pas choisi les grandes envolées verbales. C’est voulu. Le style est franc, direct, simple. Le langage doit s’accorder au public cible et non l’inverse. C’est un architecte que j’admire beaucoup, Frank Lloyd Wright, qui a écrit une des plus belles phrases sur la simplicité « La simplicité, c’est l’harmonie parfaite entre le beau, l’utile et le juste. » Construire des histoires, n’est peut-être pas si différent que de construire des bâtiments…
Je souhaite donc que Le génome poursuive sur sa belle lancée. Je vous invite à ne pas hésiter de faire vos commentaires concernant votre lecture autant sur les pages des plateformes que vous avez utilisées pour l’achat soit : Amazon, FNAC, Kobo, iBook (Apple), Bookelis, Barnes & Noble (version anglaise) que sur mon site Internet d’auteur ou sur le site web de DENDRIT Éditions où vous pouvez aussi vous procurer mes livres grâce à la boutique en ligne.
Merci de votre précieuse présence dans ma vie !
Janick Laberge
Comments